Le décapage nécessaire à la restauration de ce tsuba l’a fortement éloigné de son aspect d’origine. Au Japon, en effet, du moins en ce qui concerne les tsuba, la couleur crue du métal nu a quelque chose d’irrévérencieux. L’utilisation d’alliages sophistiqués mais surtout de patines au secret jalousement gardé remédiaient à cet inconvénient. La forme générale, celle d’un cercle aplati, est dite kakumaru et le bord arrondi, replié largement sur le bina, est dit uwate mimi. Le seppa de cuivre est dentelé. C’est, comme pour le numéro SM2, une production d’armurier, ornée d’un décor en ishime. Le motif choisi est celui d’enroulements répétitifs, uzumaki, que l’on rencontre déjà sur les gardes de l’époque Heian (784-1185). Mais ici, ils sont également présents sur la bordure, ce qui est une des caractéristiques des premières réalisations des Shôami, famille de métallurgistes au service du shôgun à l’époque Muromachi (1336-1573). Des traces organiques non identifiées étaient présentes à la base nakago ana. On remarquera enfin une trace de coup porté au revers du tsuba, sur la face présentée à l’adversaire. Catherine Delacour "Des guerriers japonais" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 214-219