La base en tronc de cône repose sur une forte moulure en double quart-de-rond, et porte un simple plateau débordant. Au centre est rivée la bobèche sur un petit piédouche. La restauration menée par l’IRRAP a permis de retrouver la patine et le décor incisé de ce bougeoir. La large bande circulaire qui cerne le plateau mêle fleurs largement ouvertes et branches de feuillage. Au pourtour du socle, ce même décor se retrouve, enfermé dans quatre cartouches ovales, séparés par des colonnettes en tige de bambou. Il ne nous a pas été possible de retrouver d’équivalent à ce décor dans l’iconographie des bronzes espagnols. Peut-être a-t-il été fondu au Mexique, voire même aux Philippines, où l’on sait que la fonte du bronze est connue et pratiquée en 1598. Il se peut que ce bougeoir procède du monde chinois notamment avec ce fonds mâté de cercles rehaussé de ruiceaux de fleurs, une iconographie connue depuis les Tang (618-907). Sur le pied, quatre registres séparés par une tige en forme de canne de bambou rapellent les bordures de certaines assiettes en porcelaine bleu et blanc. Il est cependant possible de reconnaître dans le décor de cet objet une forte influence plateresque. Les deux bougeoirs inv. 613, 2547 et 2379 ont été reconnus comme formant une paire en cours de restauration. Le premier a perdu son socle carré mais conservait en revanche sa bobèche. La bobèche du second (inv. 2379) a été repérée dans le lot important de fragments de bougeoirs et chandeliers au cours de la recherche. La structure de ces bougeoirs est la même, au plan carré près, que celle du bougeoir inv. 614, un corps trapézoïdal compris entre deux plaques superposées. Le décor est également très proche, un lacis végétal et floral incisé. Pierre Provoyeur, "Les arts de la table, les bijoux et les objets de dévotion" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 258-297.