C’est au cours de cette période si agitée du XVIe siècle que les tsuba ont pris les caractères d’ensemble que nous avons décrits plus haut. Les gardes, robustes, sont le plus souvent de fer ou de yamagane, sorte de bronze. Le décor sévère et poétique tout à la fois est en harmonie avec la simplicité et le sens du renoncement contenus dans le Zen, école de pensée bouddhique adoptée avec ferveur par le bushi. Ajours, incrustations et ciselures sont déjà utilisés mais avec retenue et sensibilité. Le tsuba SM2 en yamagane, de forme ronde à bords légèrement relevés, uchikaeshi, est une oeuvre d’armurier. Il ne possède qu’une perforation latérale. Le seppa de cuivre est dentelé sur son pourtour. Toute la surface est ornée d’un motif floral en creux, très stylisé, dit kara hana. Cette technique, ishime, permet d’obtenir des motifs variés. Catherine Delacour "Des guerriers japonais" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 214-219