H. 196 mm, largeur (de l’extrémité du bec à l’extrémité de la poignée) 193 mm, Diam. du corps, en haut 103 mm, du pied 23 mm, de la base 76 mm Poinçons : traces de deux poinçons sur la partie supérieure du corps cylindrique. A gauche, la couronne du poinçon de Mexico encore lisible ; à droite, trace d’un poinçon très corrodé. Le corps cylindrique (diamètre intérieur : 97 millimètres) s’achève dans sa partie inférieure en demi-sphère, insérée dans six griffes en fort relief qui le relient au pied. Ces griffes, réparties de façon égale de part et d’autre de l’axe bec-anse de l’objet, s’intègrent à un décor incisé de cuirs partant du pied, se développant en rouleaux et volutes et s’achevant au-dessus de chaque griffe en un motif triangulaire surmonté d’un cercle. Le pied soutient un plateau circulaire formant moulure sous les griffes, et s’amortit sur la base moulurée en doucine. Le bord vertical de la base est assez haut (hauteur : 5 millimètres). Le rapport du pied, dans sa partie la plus étroite, au corps est de 1 à 4,5. Le corps est orné au milieu de sa partie cylindrique d’une frise cannelée comprise entre deux moulures. Elle ceinture entièrement l’aiguière et se perd sous le mascaron qui orne le bec, qu’elle relie ainsi à son corps. Au-dessus et au-dessous de cette frise et de ses moulures règnent des lignes incisées dans le corps de l’aiguière. La moulure supérieure (hauteur : 2 millimètres) ceinture le bord du corps, doublée d’une ligne incisée sur le corps de l’aiguière, 3 millimètres au-dessous. L’érosion a rendu le montage par application visible, une mince fente circulaire apparaît sur le pourtour entre le plat de la moulure et le cylindre. Cette moulure ne se poursuit pas sur le bord du bec, et forme une première traverse au-dessus de son ouverture. Les deux autres moulures de la frise enjambent également l’entaille intérieure du bec et confortent le corps cylindrique à cet endroit plus fragile. Celui-ci est découpé en trois orifices, le premier en bas rectangulaire, le deuxième circulaire, le troisième en forme de trapèze isocèle. La frise apparaît à l’intérieur de l’aiguière, effet dû à la technique de repoussé qui a été utilisée pour créer ce décor. Le bec est partiellement couvert d’une tête grotesque en mascaron, dont les larges oreilles s’aplatissent sur le corps de l’aiguière. Le nez est large et épaté, les sourcils froncés ; la bouche démesurément ouverte laisse voir les dents supérieures et la langue. Le front, ceint d’une tresse, porte une coiffure en couronne crénelée qui s’applique sous le bec. Le menton, couvert d’une barbe bouclée, s’achève sur le corps de l’aiguière en une console plate en simple biseau. L’anse, en forme de cinq renversé, s’attache à la partie supérieure du corps en venant recouvrir la moulure et à la partie inférieure à mi-hauteur entre les griffes et la frise. Elle s’achève là en s’amincissant puis en s’élargissant à nouveau en une volute. Contrairement à l’aiguière inv. 2896 A et C, le sommet de l’anse est droit, dépourvu d’encoche pour le pouce. La restauration de l’objet, commencée à Manille par le laboratoire du Musée national des Philippines, a confirmé deux manques importants dans la partie supérieure du corps, qui ont épargné les traces de poinçon. Cette aiguière, comme la précédente, n’a pas retrouvé au cours de l’une ou l’autre des campagnes de fouille son bassin, tel que l’usage voulait qu’il l’accompagnât. Pierre Provoyeur, "Les arts de la table, les bijoux et les objets de dévotion" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 258-297.