Calibre 67 mm correspondant à un boulet de fonte de 21/4 livres ou un boulet de Plomb de 31/2 livres, L. hors tout 2,62 m, L. d’âme 29 calibres, masse 400 kg Sous ce nom générique usuel, le « perrier à boîte » conjugue, dans sa formule spécifique de construction, deux fonctions qui le distinguent des autres bouches à feu de son époque : le chargement par l’arrière et sa faculté d’orientation en hauteur et en direction. A ces fins, le corps du canon, ouvert aux deux extrémités, est pourvu de deux appendices qui en sont solidaires : à l’arrière un berceau dans lequel s’encastre une boîte amovible contenant la charge de poudre, et latéralement une paire de tourillons destinée à reposer sur une fourche-à pivot, dite chandelier ou pivot à la turque. La tige de cette fourche se fixe sur la maçonnerie ou la charpente d’un parapet, d’un plat-bord, etc. La fabrication de ce genre particulier de canon s’est développée, à partir de la fin du xwe siècle, en fonction des possibilités technologiques du fer forgé ou de la fonte moulée qui en ont limité l’échelle aux dimensions correspondant à des calibres de quelques centimètres. Au XVIe siècle, le bronze (perrier à la moderne) a remplacé le fer (perriers à l’antique) sans que ce changement entraîne une augmentation sensible du calibre, suffisant pour les utilisations pratiques (défense rapprochée, tirs de semonce ou de salut) qui en étaient faites sur les navires. Vers la fin du XVIe siècle, le chargement par la culasse a été abandonné, mais le même usage s’est maintenu jusqu’au milieu du xixe siècle, en utilisant, sous le nom de perrier conservé dans la généralité des marines, un canon classique monté de la même façon qu’autrefois. Son calibre est alors ordinairement d’une livre. Le perrier du San Diego est remarquable par ses dimensions, qui en font, semble-t-il, le plus grand spécimen connu dans son genre, ainsi que par la pureté de ses lignes et la qualité de son moulage. Il l’est en outre par la présence de la paire de boîtes à poudre entrant dans sa dotation propre de l’usage habituel. Dans l’épave, l’une était encore en place dans le perrier avec son chargement, l’autre gisait non loin de lui (5 m). En tête de volée figurent, superposés, les mêmes emblèmes portugais que sur le canon-pierrier inv. 3901. Dans la tranche arrière du berceau, un orifice entouré d’une bague en surépaisseur permet d’encastrer (diamètre 70 mm) un bras de pointage qui a disparu. (Dans d’autres vestiges conservés, un bras de pointage est moulé solidairement avec le berceau.) Masse inscrite « à la portugaise » sur le bord arrière du berceau : 6 - 3 - 10 = 874 livres du Portugal (401 kg). Datation probable : dernier tiers du XVIe siècle. Provenance : fonderie portugaise indéterminée Rapprochement archéologique : dans le haut de gamme du genre : aux Royal Armouries de Londres, inv. XIX. 90, analogue en tout point mais long seulement de 2,49 m. Terminologie espagnole : falcon de servido.