H. 176 mm, largeur (de l’extrémité du bec à l’extrémité de la poignée) 188 mm, Diam. du corps, en haut 103 mm, du pied 23 mm, de la base 76 mm, pds. 500 g Poinçons : sous la base, RES dans un rectangle ; la partie supérieure du poinçon est effacée. Le corps cylindrique (diamètre intérieur : 95 millimètres) s’achève dans sa partie inférieure en demi-sphère insérée dans six griffes en fort relief de section rectangulaire, qui le relient au pied. Ces griffes, réparties de façon égale de part et d’autre de l’axe bec-anse de l’objet, s’intègrent à un décor incisé de cuirs partant du pied, se développant en volutes et s’achevant au-dessus de chaque griffe en trois cercles se recouvrant partiellement, de taille dégressive, marqué de trois points gravés plus profondément. Le pied s’épanouit sous les griffes en une mouluration très aplatie, et s’amortit sur la base en une mouluration presque identique. La base en 3 s’achève sur un bord mince (hauteur : 2 millimètres). Le rapport en largeur du pied, dans sa partie la plus étroite, au corps est de 1 à 4,5. Le corps est orné au milieu de sa partie cylindrique d’une frise cannelée comprise entre deux moulures (hauteur totale : 16 millimètres). Elle ceinture l’aiguière et se perd sous le mascaron qui orne le bec, qu’elle semble ainsi attacher à son corps. La moulure supérieure (hauteur : 3 millimètres) se poursuit autour de l’ouverture du bec et associe fortement ces deux parties de l’objet. Les deux moulures de la frise et la moulure supérieure se poursuivent, à l’intérieur de l’aiguière, et forment trois barrettes en travers du bec, renforçant ainsi le corps de l’aiguière là où l’entaille le rend fragile. Le bec est en partie couvert d’une tête grotesque en mascaron, que des cornes de bélier et des oreilles effilées désignent comme celle d’une faune. D’épais sourcils accompagnent une longue moustache et une barbe abondante divisée en trois mèches sur chaque tempe et au menton. La bouche ouverte et véhémente laisse apparaître les dents supérieures et la langue, insolemment tirée. La pupille des yeux, très expressive, s’amortit sous le bec en deux larges feuilles superposées. L’anse, en forme de cinq inversé, s’attache à la partie supérieure du corps en venant recouvrir la moulure et à la partie inférieure juste au-dessus du niveau des griffes. Elle s’achève là en s’amincissant et en se divisant en une double volute. Deux manques révèlent la structure creuse de l’anse sur laquelle viennent s’appuyer les doigts, la partie arrondie à l’intérieur étant fermée à l’arrière d’une plaque d’argent clairement rapportée. L’angle aigu où vient se poser le pouce est creusé en demi-lune assurant à l’utilisateur une emprise ferme et confortable de l’objet. Bien que l’aiguière soit complète, sa partie supérieure et la partie sphérique ont révélé à la restauration des transformations de la nature du métal : des sulfures d’argent s’y sont substitués et le nettoyage n’a pas permis de retrouver le niveau de la surface d’origine à ces endroits, devenus noirâtres. L’intervention des restaurateurs a consisté à remonter le pied et le corps, qui avaient été trouvés séparés. Ils ont également conservé à l’intérieur de l’aiguière le fragment de moulure appartenant au gobelet inv. 2896 B, qui s’y est incrusté par fusion des sulfures d’argent. Pierre Provoyeur, "Les arts de la table, les bijoux et les objets de dévotion" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 258-297.