Ovale, 22 x 17 mm, hauteur totale 22 mm, pds. 13 g Sur un cartouche baroque, un écu de forme ovoïde, chargé d’une bande ornée aux extrémités et de deux écussons identiques, fascés de huit pièces ; l’écu est timbré d’un heaume au cimier de plumes ; autour, un grènetis. La bande ornée fait penser à l’ordre de la Bande ; sur les objets liés à cet ordre de chevalerie, la pièce héraldique qui lui donne son nom est ornée à ses extrémités de têtes de lion : l’écu de l’ordre est ainsi représenté sur des monnaies de Jean II, roi de Castille de 1406 à 1454. Sur ce sceau les ornements des extrémités de la bande sont plus difficiles à comprendre, mais cette interprétation n’est pas totalement à exclure. La comparaison de ces armes avec celles figurant au frontispice du livre Sucesos de las islas Filipinas (voir p. 28) nous invite à voir dans ce sceau celui d’Antonio de Morga. Autour de son écu figurent ses titres principaux, dont celui de membre du Saint-Office de l’Inquisition. Il ne semble pas que son appartenance à cette redoutable institution ait défini l’établissement de ces armes, mais il n’est pas impossible qu’Antonio de Morga ait été chevalier de l’ordre de la Bande, portant comme armes familiales un fascé de huit pièces. Par ailleurs, l’Espagne est riche en armoiries utilisant le fascé, comme d’ailleurs le palé, son homologue vertical. La fasce (et le fascé qui en dérive) est même une des figures héraldiques les plus abondamment utilisées en Europe au Moyen Age Michel Pastoureau lui attribue un indice de fréquence de 8 pour 1000 (Michel Dhénin). Pierre Provoyeur, "Les arts de la table, les bijoux et les objets de dévotion" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 258-297.