Les jarres dites à olives de type amphore perpétuent une tradition méditerranéenne. Essentiellement produites et utilisées par les Espagnols sur une longue période sous des formes qui ont peu évolué, leur usage a perduré du XVIe au xvme siècle. Elles sont attestées aussi bien sur les sites de mouillage que sur des épaves en relation avec le monde ibériques. Les Espagnols les emploient de préférence lors de l’exploration et de la mise en valeur de leurs colonies américaines, mais elles font également partie de la logistique de l’Invincible Armada en 1588. A bord des navires elles sont disposées par couches, rangées côte à côte sur un lit de paille ou de filasse de chanvre, séparées par des morceaux de bois. Appelées aussi tinajas ou jarras, les jarres à olives ont une panse ovoïde et un fond arrondi. Le profil s’allonge pour les grands modèles. Une variante plus rare et plus tardive de forme conique présente une base légèrement concave. La pâte grossière, claire ou beige avec des inclusions visibles de particules de quartz, l’absence d’anses et de col, le rebord épais de l’ouverture contribuent à leur aspect massif et peu sophistiqué. Conteneurs solides et lourds dont les poids varient de 3 à 9 kilos, particulièrement aptes au transport maritime, leur capacité utile de 4 à 15 litres est pourtant relativement faible. De toute évidence,la production ibérique limitée à un nombre restreint de modèles n’était pas normalisée, sans doute parce que les unités de poids et de volume étaient alors très fluctuantes. Mode de transport privilégié au départ d’Espagne des olives et de l’huile,les jarres sont souvent vendues à destination. Le vin, des fruits confits ou des amandes mais également le goudron utilisé pour le calfatage ou de la teinture de cochenille sont d’autres contenus possibles. La présence de glaçure — de couleur verte — sur les parois interne ou externe de certains modèles facilite leur réemploi pour l’acheminement de diverses denrées et marchandises du Nouveau Monde vers l’Europe. Jarres du même type: inv. 414, 425, 494, 696, 788, 903, 1205, 1369, 1403, 1479, 2430, 2432, 2618, 3197, 3503 Marie-France Dupoizat "Les jarres asiatiques en grès" dans F. Goddio, [/et al./], [/Le San Diego, un trésor sous la mer/] - Catalogue de l’exposition, Paris,1994, p. 222-251.