Jarres de grès gris pâle à décor zoomorphe appliqué en fort relief sous une couverte ocre ou verdâtre qui s’arrête en ligne ondulée. La panse est décorée de dragons d’un dessin puissant qui se poursuivent ou s’affrontent de part et d’autre d’une perle enflammée. Les anses verticales sont soulignées de sillons ou d’attaches en forme de masques de monstres légendaires. L’ornementation reprend le thème du dragon tel qu’il est traité sur les vases en porcelaine du mobilier funéraire du Dingling, tombe de l’empereur Wanli (1573-1620). Fabriquées dans des ateliers de Chine méridionale, peut-être au Guangdong, ces jarres d’usage courant ont été exportées vers l’Asie du Sud-Est où leur présence est attestée aux Philippines, en Indonésie et sur les sites côtiers de l’île de Bornéol. Les collections du musée de l’Homme à Paris abritent des jarres aux dragons similaires découvertes aux Philippines en 1881 lors de la mission Marche. La richesse et l’originalité du répertoire décoratif, qui puise dans la faune et la flore son inspiration, témoignent de la créativité des artisans potiers pour des récipients d’usage populaire destinés à l’exportation. Quelques jarres de ce type, aux motifs incisés ou au peigne constitués de filets et d’ondulations à l’épaulement, exploitent des thèmes floraux moulés en forme d’animaux fantastiques qui accompagnent le riche décor appliqué.